Les monuments


Thermes romains d’Alauna

Thermes romains d'AlaunaLes imposants vestiges des thermes de l’ancienne cité antique d’Alauna, élevés au 1er siècle de notre ère, témoignent de l’importance que possédait Valognes à l’époque romaine. Conçu sur un plan symétrique, l’édifice possédait une dizaine de salles, dont une étuve, une piscine chaude et une piscine froide. Les maçonneries sont conservées en élévation sur une douzaine de mètres et montrent une mise en œuvre soignée, associant des assises de petits blocs de pierre cubiques et des lits de briques.


Église Notre-Dame d’Alleaume

Église Notre-Dame d'Alleaume et son cimetièreL’ancienne paroisse d’Alleaume doit son nom à la cité antique d’Alauna, dont elle occupe le site. L’église romane primitive a été remaniée et augmentée au fil des siècles, se dotant en particulier de chapelles latérales au XVIème siècle et d’une élégante façade au XVIIIème siècle. Elle abrite un retable en hémicycle orné de statues polychromes en terre cuite, empruntes d’un surprenant élan baroque. Un if centenaire veille sur le cimetière, qui contient de nombreuses sépultures à l’architecture et au décor variés.


Église paroissiale Saint-Malo

Église paroissiale Saint-MaloL’église paroissiale Saint-Malo est citée pour la première fois dans une charte du duc Guillaume le Bâtard, au milieu du XIème siècle. Le chœur de l’église actuelle, réédifié dans le courant du XVème siècle, présente une silhouette élancée, articulée par de puissants contreforts, dont la monumentalité est renforcée par une crypte formant soubassement. L’intérieur du sanctuaire surprend par son spectaculaire étagement des voussures, s’additionnant au-dessus des grandes arcades pour supporter la galerie de circulation qui court à l’étage des fenêtres hautes. Les parties restaurées contrastent avec la sobriété dénudée de la nef, intégralement reconstruite après les bombardements de 1944. L’architecte, Yves-Marie Froidevaux, a privilégié une esthétique résolument moderne, où les piliers légers à l’épiderme de béton brut soutenant la voûte dégagent un volume ample et lumineux.


Maison du Grand-Quartier

Musée régional du Cidre

Maison du Grand-Quartier (Musée régional du Cidre)La maison du « Grand-Quartier » tient son nom de la caserne royale qui y fut affectée au XVIIIème siècle. Située à l’aplomb de la rivière, elle abritait initialement la demeure d’un artisan teinturier. Il s’agit d’un remarquable exemple de bâtiment artisanal de la fin du Moyen-Âge, conservant encore la plupart de ses dispositions intérieures. L’ampleur de l’édifice, avec sa tour d’escalier en vis, ses hautes cheminées et ses fenêtres à meneaux, témoigne de la prospérité économique de Valognes à l’aube de la Renaissance. La maison du Grand-Quartier abrite aujourd’hui le Musée régional du Cidre, la plus importante collection française consacrée à « l’Or blond des normands ».


Rue du Grand-Moulin

Rue du Grand-MoulinLa rue du Grand moulin est bordée de maisons d’artisans édifiées du XVème au XVIIème siècle le long de la rivière du Merderet. La plupart de ses habitants vivaient d’activités liées au travail du cuir. La « Parcheminerie » (n°21), qui abrite aujourd’hui les locaux du Pays d’art et d’histoire, était spécialisée dans la fabrication de supports pour les actes officiels, jadis produits en grand nombre par les administrations royales établies à Valognes. La demeure proprement dite est une construction d’époque Renaissance, avec tour d’escalier quadrangulaire formant saillie sur la rue. Le Grand Moulin (n°16), attesté depuis le XIème siècle, est encore associé à un système complexe de retenues et de canalisations d’eaux qui fournissaient l’énergie hydraulique nécessaire à son fonctionnement. La cour en dépendance conserve les vestiges de bacs et de plains de tanneurs.


Ancien Hôtel-Dieu

Ancien Hôtel-DieuLa création de l’Hôtel-Dieu de Valognes remonte en l’an 1497. Le fondateur, Jean Lenepveu, « prestre, bourgeois et habitant de Vallongnes » obtint à cet effet le soutien de Jeanne de France, dame de Valognes, fille naturelle de Louis XI. La fondation, placée sous la tutelle de l’ordre des hospitaliers du Saint-Esprit, fonctionne jusqu’en 1687, date de la construction d’un nouvel hôpital. Passé la Révolution, l’édifice devient un casernement militaire, puis, peu avant 1880, est affecté à un haras d’étalons. La chapelle gothique était accolée, côté sud, au bâtiment des malades, avec lequel elle communiquait par un portail latéral. Les vestiges de l’ancien Hôtel Dieu abritent désormais un établissement de la culture et des loisirs.


Ancienne Abbaye Bénédictine Royale

Ancienne Abbaye Bénédictine RoyaleChassées de Cherbourg par la peste en 1626, les bénédictines trouvent à Valognes un accueil enthousiaste et y bénéficient de nombreuses donations. L’église, construite à partir de 1635, fut consacrée en 1648. Sa façade s’agrémente d’un surprenant portail baroque, orné de deux ordres superposés à pilastres et agrémenté d’une impressionnante profusion de bossages. Le logis de l’abbesse est un bel édifice régulièrement ordonnancé par des chaînes harpées et de longs bandeaux horizontaux. Les autres bâtiments conventuels s’organisent autour d’un cloître à galerie d’arcades. Confisquée à la Révolution, l’ancienne abbaye bénédictine abrite depuis 1810 l’hôpital de Valognes.


Abbaye Notre Dame de Protection

Abbaye Notre Dame de ProtectionL’abbaye Notre Dame de Protection fut initialement édifiée pour une communauté de moines capucins, établis à Valognes en 1630. En 1789 cet ordre mendiant, tombé en désuétude, voit ses derniers frères s’exiler à Jersey. Le couvent est racheté peu après par les bénédictines, elles-mêmes chassées à la Révolution de leur premier monastère. Bombardée à la Libération, l’église a été restaurée entre 1955 et 1957 par l’architecte, Jacques Prioleau. Les vitraux, posés en 1957, sont l’œuvre de Léon Zack. L’église abrite également un somptueux retable orné d’un tableau de Laurent de la Hyre, l’un des maîtres de la peinture française du Grand Siècle.


Chapelle de la Victoire

Chapelle de la VictoireComme l’ont démontré des sondages archéologiques menés en 2015, cette chapelle romane est édifiée sur les fondations d’une vaste construction antique qui dominait l’ancien forum de la cité romaine d’Alauna. La construction du XIIe siècle résulte elle-même de la transformation et de l’agrandissement d’un sanctuaire plus ancien, datant du premier tiers du XIe siècle. Citée au Moyen-âge sous le nom d’église Sainte-Marie du Castellet, la chapelle ne fut baptisée « Notre-Dame de la Victoire » qu’après une période de déshérence, puis une restauration menée au XVIIe siècle sous l’impulsion de saint Jean Eudes. La chapelle romane possédait une nef à bas-côtés, mais ceux-ci furent supprimés à une date inconnue


Ancien Séminaire – Lycée Henri Cornat

Ancien Séminaire - Lycée Henri CornatLe séminaire de Valognes, jadis l’un des plus importants de Normandie, fut édifié à partir de 1654 à l’emplacement de l’ancien manoir des évêques de Coutances. Bientôt fermé suite à des accusations de jansénisme portées à l’encontre de son fondateur, l’abbé de la Luthumière, l’édifice est d’abord transformé en collège, avant de devenir Lycée d’État en 1969. Les bâtiments à l’élégance classique s’organisent autour d’une vaste cour d’honneur, ouvrant par un grand portail couronné d’un fronton à volutes. Le parc enclos de hauts murs conserve des arbres vénérables, des allées bordées de murets, un étrange cadran solaire et un insolite mur à abeilles.


Hôtel de Beaumont

Hôtel de Beaumont

L’hôtel de Beaumont a été édifié entre 1767 et 1771 par l’architecte Raphaël de Lozon, en reprenant partiellement un édifice antérieur. Il doit son nom à son commanditaire, Pierre-Guillaume Jallot, comte de Beaumont. Côté cour, la façade se développe autour d’un avant corps convexe à deux niveaux d’ordres superposés, ajouré de larges baies et coiffé d’un fronton armorié. Cet écrin luxueux abrite un spectaculaire escalier à deux volées parallèles s’unissant au second palier en une unique montée droite suspendue dans le vide. La façade postérieure, timbrée d’un fronton sculpté à l’effigie de la déesse Cybèle, ouvre sur de vastes jardins à la française.


Hôtel de Grandval-Caligny

Hôtel de Grandval-CalignyL’hôtel, édifié pour Adrien Morel de Courcy au début du XVIIIème siècle, s’organise autour d’une cour d’honneur, accessible par un passage couvert. Le logis principal, situé en fond de cour, ouvre en façade postérieure sur un élégant jardin à la française. Il se rattache au corps de bâtiment situé côté rue par une terrasse à balustres, ornée d’une fausse galerie d’arcades, produisant un effet des plus théâtral. Dans la seconde moitié du XVIIIème siècle, Anthénor-Louis Hue de Caligny augmente l’hôtel d’un pavillon latéral et aménage les écuries. De 1871 à 1887, les appartements du premier étage sont loués à l’écrivain Jules Barbey d’Aurevilly, qui y rédige son recueil « Les Diaboliques ».

 


Hôtel de Thieuville

Hôtel de ThieuvilleL’hôtel de Thieuville s’étend tout en longueur entre une vaste cour d’honneur et la rivière du Merderet qui en borde la façade arrière. Cet édifice du XVIIIème siècle intègre les éléments d’une demeure d’époque Renaissance. Il abritait jusqu’en 2016 le musée de l’Eau de vie et des vieux métiers et ses abondantes collections : alambics, costumes anciens, épicerie de jadis, outils de tonnellerie, de tannerie et de sabotier. Les salons de l’étage conservent leurs boiseries d’origine. Des travaux sont actuellement réalisés sur ce bâtiment.


Médiathèque Julien de Laillier

Médiathèque Julien de Laillier et ses archesCréée en 1715 par Julien de Laillier, abbé et curé de Valognes, la bibliothèque est installée tout d’abord au séminaire. Enrichie à la révolution de fonds provenant des communautés religieuses, elle se déplace en 1830 dans les bâtiments actuels. Les anciennes halles lui ont été annexées récemment. Elle conserve un fonds ancien réputé. Une pièce en sous-sol expose une collection lapidaire, dont la célèbre pierre d’autel à inscription métrique de l’ancienne abbaye mérovingienne du Ham, « le plus ancien document littéraire de Normandie » (VIIème siècle).


Autel du Ham

Autel du HamCette table d’autel mérovingien, datée par inscription de l’an VI du roi Thierry (c. 678-679) fut découverte au XVIIème siècle dans l’église Saint-Pierre du Ham, puis déposée en 1833 à la bibliothèque de Valognes. Son inscription en vers rythmiques, « le plus ancien texte littéraire conservé en Basse-Normandie » (L. Musset), évoque la fondation de l’abbaye mérovingienne qui existait jadis sur cette commune du canton de Montebourg. Il s’agissait d’un monastère pour femmes établi par l’évêque Fromond sur un domaine du fisc royal. Selon le récit du poète Wace, cette abbaye fut détruite au IXe siècle par des pirates scandinave. http://mediatheque.mairie-valognes.fr/

Palais de justice

Palais de justiceLe Palais de Justice de Valognes a été construit à partir de 1834 à l’emplacement de l’Hôpital Général du XVIIIème siècle. Il était complété côté ouest par une prison, détruite en 1944. Son architecture néo-classique, avec portique corinthien à fronton ouvrant sur une vaste salle des pas perdus à éclairage zénithal, est l’œuvre de l’architecte H. Van Cleemputte.

 


Les hôtels particuliers

Outre l’hôtel de Beaumont et l’hôtel Grandval-Caligny, la ville de Valognes conserve encore une quarantaine d’hôtels particuliers des XVIIème et XVIIIème siècles. Neuf d’entre eux bénéficient d’une protection au titre des Monuments historiques. Malgré les destructions de la seconde guerre mondiale, elle offre encore de superbes alignements de façades ordonnancées, de belles cours pavées et de vastes jardins d’agrément.


Le patrimoine de la Reconstruction

Place Vicq d'Azir et église Saint-Malo peu après la reconstructionJadis décrié, le patrimoine de la Reconstruction est aujourd’hui considéré avec beaucoup d’intérêt. Mêlant modernismes et références vernaculaires, cette architecture offre à l’œil attentif une grande variété de solutions plastiques. Elle constitue dans le même temps un espace urbain homogène et cohérent qui dialogue agréablement avec l’héritage antérieur.